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Revue de presse

Article paru dans Ouest France du Jeudi 18 octobre 2007

Un ancien juré raconte son premier Goncourt des lycéens.

 

Lorsqu'il parle du Goncourt des lycéens, le visage de Matthieu Mahéo s'illumine. Lui, qui témoigne aujourd'hui à Rennes, au moment où le prix fête ses vingt ans, était élève de 1ère L au lycée Lesage à Vannes en 1995. Sa classe participe alors au 8ème prix. Très vite les élèves se prennent au jeu. " C'est après que l'on a mesuré le caractère exceptionnel de l'aventure ."

Matthieu Mahéo ne connaissait pas grand-chose à la littérature contemporaine avant le lycée. " J'aimais lire, surtout des classiques : Zola, Maupassant..." Mais à partir de cette année-là, grâce à son professeur Anita Kervadec, il avalera en trois ans une trentaine de romans contemporains. " Je n'ai jamais arrêté depuis. J'aime la rentrée littéraire , lire les romans dont on parle dans la presse ". Son livre de chevet : le dernier Philippe Claudel , Le rapport de Brodeck, en lice pour le Goncourt 2007. Et il attend tous les ans avec curiosité le prix attribué par les lycéens : " Ils ont un choix plus exigeant que les académiciens "

Il y a deux ans, un repas a réuni une grande partie des élèves de cette classe. " Notre prof était là. Et on a reparlé du Goncourt, fait circuler des photos de l'époque."

 

 

 

Aujourd'hui, Matthieu Mahéo, installé en Ille-et-Vilaine, est professeur de français. " La plupart de mes camarades de Goncourt sont profs aussi, en français, philosophie, histoire. Pourtant, on était pas une classe Camif ( classe d'enfants d'enseignants ). d'autres travaillent dans l'édition, en librairie. "

Matthieu Mahéo se souvient des rencontres avec les auteurs , " avec Vassilis Alexakis qui nous avait montré ses manuscrits. C'était la première fois que l'on voyait un auteur vivant. Au moment de rédiger les critiques, il y avait des désaccords profonds autour des livres , mais toujours un vrai dialogue. On avait le droit aussi de dire qu'un roman était ennuyeux. Ce n'était pas le cas quand on étudiait Rousseau ou Voltaire."

En 1995, c'est André Makine avec Le testament français qui décroche le prix. Et c'est sur un de ses textes que Matthieu tombe à l'oral du bac de français." Ca a plu à l'examinateur. C'était original. Et puis, on avait beaucoup à dire" Le jeune lycéen décroche un 17/20. Enseignant en collège à Broons, à mi-chemin entre Rennes et Saint-Brieuc, Matthieu Mahéo espère un jour faire le Goncourt en tant que professeur : " Tout ce qui peut donner envie de lire aux élèves mérite d'être tenté."

Agnès Le Morvan